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Toutes les semaines, Armand tient un stand sur le marché de la Place nationale, dans le centre-ville de Montauban. Il arrive en mobylette tirant une remorque artisanale chargée d’un bric-à-brac hétéroclite, puis il prépare son étalage à côté du primeur, des boulanger et fromager.
Matériels
Armand installe une à deux tables pliantes (type camping), qu’il recouvre parfois de tissus colorés aux motifs africains ou indiens. Il déplie des chevalets qu’il a lui-même construits, à hauteur d’homme ou en support de table. Enfin, il emploie les matériaux qu’ils trouvent sur place, les cagettes vides fournies par les commerçants voisins, pour rehausser des installations au sol ou faire des présentoirs de table.
L’oiseau et une figure récurrente de l’art. Sa liberté l’affranchit de la pesanteur terrestre pour lui ouvrir un vaste espace, le ciel, qui côtoie le soleil, la lune et les étoiles. La transition entre l’effectif et l’onirique s’établit aisément.
Dans l’œuvre d’Armand, les animaux occupent une place de choix (cela fera l’objet d’un autre article), mais l’oiseau semble être plus qu’une simple figure picturale.
Notes sur le coin d'une page
Quels oiseaux ?
Les oiseaux figurés par Armand peuvent être déclinés selon deux familles :
l’oiseau différencié
Sa préférence est l’oiseau de basse-cour avec la poule, le coq, le canard, le dindon ; des animaux domestiques fréquents dans les fermes et à la campagne.
l’oiseau polyvalent
Indifférencié, il se caractérise uniquement par sa faculté à voler.
L’oiseau pour quelles créations ?
L'objet fonctionnel
Le nichoir est la création qui parcourt toute la vie créative d’Armand. Exclusivement fabriqué en bois, le nichoir rappelle qu’il possède une formation de menuisier et qu’il maitrise toutes les étapes de fabrication, allant de la conception mentale (je ne crois pas qu’il réalisait des plans) à l’assemblage. Il utilise des matériaux de récupération – planches, bois de palettes, branches et paille.
Ses nichoirs ont toute la forme d’une maison – un cube pourvu d’une ouverture surmonté d’un toit. L’anthropomorphisme du nichoir est récurrent, même chez les industriels, mais chez Armand, il est l’expression d’une attention de tendresse et de confort. Il est nécessaire de rappeler qu’Armand a connu la vie rude du SDF, puis qu’il a vécu de nombreuses années dans un garage rudimentaire, insalubre et sans aucune des commodités du logement contemporain. Le nichoir est une antonymie entre ses conditions de vie précaire et le soin apporté à l’objet pour l’oiseau. Il recouvre alors l’expression de la réconciliation et de l’apaisement.
Enfin, le nichoir est destiné à l’oiseau polyvalent.
L’objet décoratif
Le profil est la forme la plus utilisée, découpée dans du bois de récupération, du carton, du polystyrène ou de béton expansé, et maintenu sur un socle perpendiculaire. Certains profils présentent la matière brute quand d’autres sont peints. Les thèmes principaux sont les animaux, avec une très nette préférence pour la poule et le coq.
A l’époque où Armand est enfant, à la compagne, les animaux de basse-cour sont très répandus. La poule et le coq sont des animaux domestiques que la plupart des foyers possèdent. Naturellement, les deux volatiles sont des figures marquantes des publications pour la jeunesse et notamment des livres d’apprentissage de la lecture. Armand avait un rapport privilégié avec les livres d’où il tirait de nombreuses inspirations. Il est possible qu’il développe le goût de la lecture au cours de son enfance avec les livres d’école et qu’il soit marqué par l’imagerie de la basse-cour.
L’imitation vocale
Bien avant la sculpture ou la peinture dans lesquelles l’oiseau tient une place marginale, la troisième expression est l’imitation vocale. Armand siffle en permanence quand il se déplace à pied. Ses imitations de la poule, du canard, du dindon ou du coq sont saisissantes de réalisme. Dans les rues de Montauban, il suscite l’admiration, la curiosité et parfois la méfiance. (A notre époque, la différence fait souvent peur). Il siffle également à merveille la mésange, la palombe ou la bergeronnette qui loge sur les rives sur Tarn.
Pour imiter les oiseaux avec autant d’aisance et de précision, il est incontestable qu’Armand a passé de longues heures pendant des mois et des années à faire silence, à faire corps avec la nature, pour observer et écouter les oiseaux, témoignant d’une passion pour les volatiles.
Siffler les oiseaux dans les lieux publics ou se déplacer dans les rues en imitant le canard ou le dindon n’est pas qu’une simple façon d’exister ou de s’annoncer. C’est pour Armand le moyen de communiquer plus facile et naturel que les mots, un concept de socialisation plus aisé que la parole et une façon de rentrer en contact avec les gens de manière douce, amusante, originale et poétique.
Enfin, j’avance l’hypothèse que l’oiseau imité traduit son état intérieur. Pourquoi un jour déambule-t-il en imitant le canard et le lendemain le dindon ? En le côtoyant presque tous les jours, je sens qu’Armand n’est pas l’artiste insouciant qu’il veut bien laisser paraître, mais qu’il est pétri d’angoisses et parfois de peurs irrationnelles. Il me semble qu’inconsciemment, l’oiseau qu’il siffle dans les rues dépend de son état.
L’oiseau pour Armand n’est pas une simple figure graphique. C’est une passion qu’il possède peut-être depuis l’enfance. En s’appropriant ses chants et en utilisant les variations des oiseaux pour communiquer avec les gens, Armand devient un oiseau.